Bonjour!
Dimanche dernier, j’étais au téléphone avec Yvan Rousseau. Yvan est l’un de nos excellents guides québécois de pêche au doré sur la Baie de Quinte. Il est tout juste de retour de ce célèbre bras du lac Ontario où chaque visite peut vous faire prendre le plus gros doré de votre vie! Yvan était donc la personne toute désignée pour me refiler quelques infos sur la pêche là-bas si tard en saison. «Euh Dan, la baie de Picton (partie de la baie de Quinte où est installé le pourvoyeur) est gelé…» Oups, ça partait mal les discussions…! Yvan a eu tôt fait de me rassurer en me disant que nous pouvions mettre notre Princecraft (en fait celle d’Yves et Guy) à l’eau plus loin dans la baie. Comme toujours, Yvan a été super cool en nous donnant des infos pour que nous passions un beau séjour.
Lundi vers l’heure du midi, nous arrivons à Picton et… la baie est en effet gelée. Étrange sensation que d’arrivée à une pourvoirie avec un bateau alors que la surface de l’eau est gelé!! Tout le monde a hâte de mettre une ligne à l’eau alors nous transférons rapidement les bagages dans le chalet. A 14h15, le premier leurre s’enfonce sous la surface de la Baie de Quinte. Il fait 3oC et la baie est calme comme un miroir… wow! Honnêtement, ce n’est pas froid du tout sur l’eau. Nous sommes vraiment bien. Nous convenons pour cette courte après midi de pêche de se contenter de mettre une ligne à l’eau par pêcheur. Chaque pêcheur choisi son leurre et sa profondeur de présentation. Dans les faits, nous aurions pu en utiliser huit au total car à partir d’un certain endroit dans la baie, nous sommes considérés être sur le lac Ontario lui-même où il est permis d’utiliser deux lignes par permis de pêche.
Le temps passe vite sur l’eau… très vite! Nous espérions en capturer au-moins un pour cette première courte sortie. Vers 16h15, on aperçoit le dériveur de surface de Carole qui «fait du reculons»… SUPER, en voici un! Et c’est un beau comme vous pouvez en juger sur la photo. Notre pêcheuse l’a très bien combattu et c’est sous les cris de joies de tout le monde que ce superbe doré est monté à bord. Il fallait voir Carole… elle était tellement heureuse, tellement fière de sa capture; vraiment de très très beau moment à vivre pour un pêcheur. «Dommage qu’on ait pas enregistré ça hein mon Guy!» ;-) On parle d’un doré de plus de 9 lb qui s’avère le record personnel de notre pêcheuse.
La capture a été faite avec un poisson-nageur de la compagnie Cotton Cordell, un modèle conçu pour évoluer dans 20’ de profondeur; un leurre qui ressemble en tout point aux gros Reef Runner couramment utilisés ici. Le leurre chanceux était de couleur orange. Je me dépêche alors de trouver dans ma collection (!) de poissons-nageurs, un modèle orange mais si possible qui descend un peu moins creux. Je prends le pari qu’avec la noirceur qui tombe rapidement, ils se rapprocheront de la surface. Mon choix se porte sur un Reef Runner gros format mais avec la petite bavette et bien sûr… orange. Choix payant… C’est à mon tour d’avoir l’immense plaisir de croiser le fer avec un beau doré de Quinte. Un doré qui fera osciller la balance à plus de 7 lb. Sachant que les dorés viennent au monde à 7 lb (!!) dans la baie de Quinte, il ne s’agit d’une capture record…! Mais, mais… que de plaisir!
Tout le monde est bien heureux et on a tous beaucoup hâte au lendemain, notre «grosse» journée de pêche. Nous convenons de faire un pari, l’équipe à babord (Yves et moi) affrontera l’équipe à tribord (Carole et Guy) dans un petit concours amical. L’équipe qui fera le moins de captures se verra de corvée pour la vaisselle le soir venu.
Le secteur où nous avons pêché la veille était pas mal achalandé. Nous choisissons d’aller plutôt pêcher le long de la banquise de glace en direction de Picton. Ce ne fût probablement pas une bonne décision puisque la matinée s’est déroulée sans capture. Nous avons varié intelligemment (enfin, je crois!), les profondeurs, la vitesse de traîne, l’action et la couleur des leurres utilisés. Au départ, nous nous sommes inspirés des captures de la veille pour tenter de trouver le bon patron de pêche. Mon problème était sans doute que je n’avais pas amené suffisamment de leurres… J’avais une poche de hockey (!) pleine de boites de plastique tous remplies de poissons-nageurs. Le hic, c’est qu’il s’agissait de l’ancienne poche de hockey de mon garçon Adam (7 ans). L’an prochain, je tâcherai d’amener une poche de hockey format adulte!!!
C’est sous le coup de midi, après avoir regagné notre secteur de pêche de la veille «L’Atteinte d’Adolphe» (!) que Yves a frappé un grand coup. C’est sur un leurre plus petit, moins coloré mais avec tout de même une bedaine orange que ce gros doré s’est fait les dents. A la question qu’Yves m’avait adressée à savoir s’il devait mettre ou non un plomb pince en avant, j’avais répondu oui. Yves a donc marqué un but pour lequel j’ai une passe…! On s’auto-congratule comme on peut! Après un combat sans faille, Yves a pu savourer le plaisir de la capture de son plus gros doré à vie, un magnifique spécimen de 11 lb 6 oz. La barre est maintenant pas mal plus haute pour avoir l’honneur de la plus grosse capture et… babord 1 - tribord 0 !
Fort de cette capture, nous essayons de préciser quelle est la bonne profondeur, la bonne vitesse, le bon leurre mais avec un succès mitigé. La prochaine capture s’est fait attendre pas mal. La température est magnifique voir incroyable. La surface de l’eau est comme un miroir et le mercure atteint encore une fois 3oC. Simplement d’être ici sur l’eau tous les quatre, c’est un réel bonheur. Par contre, la pêche au doré à la traîne avec des poissons-nageurs est souvent plus difficile sans la présence du vent. On ne peut pas tout avoir ! Nous avons profité de cette pause un peu trop longue pour convenir que peu importe laquelle des 6 cannes prendra vie, c’est Guy qui aura le loisir de tenter sa chance. Vers 14h45, Guy se lève et l’action commence… toujours aussi cool! Pour les fins du concours, sur sa propre canne…
Voilà Guy qui bat également son record personnel avec ce très beau doré. Notre pêcheur heureux remet son leurre à l’eau rapidement et quelques 150’ plus loin, avant même que Guy ait eu le temps de pincer le dériveur de surface sur le fil, une attaque violente survient avec en prime un saut en surface??? Ben voyons…! Oh surprise… c’est un saumon!! Sacré Guy, toujours en train de blaguer… mais c’est un saumon pour vrai!
Voilà «Lightning Yves» qui récidive mais avec des paramètres (profondeur, leurre, couleur) complètement différents de ce qui a produit jusqu’à maintenant. Rien à y comprendre mais… c’est très plaisant quand même!
La journée n’était pas encore finie. Malgré, à ma très grande surprise, mes insuccès du jour avec mes vénérables Flicker Shad, ma poche de hockey réservait une surprise à cette belle pièce… Et l’équipe Babord avait du plaisir! J
Autre convention avant qu’on tire notre révérence, le prochain poisson ira à Carole! Et il mordit… à bâbord! Les choses se sont terminées en beauté avec ce 5è doré dans l’après-midi en plus du salmonidé qui s’est invité à bord. Tellement en beauté, qu’Yves et moi avons pu savourer une bonne coupe de rouge pendant que Carole et Guy…, enfin. Je vais en discuter avec mon comparse, peut-être accepterons-nous de leur donner une revanche en 2014…
Côté technique, nous n’avons observé aucune constance quant aux profondeurs productives, à la bonne vitesse ou aux meilleurs leurres. Nos 7 dorés ont été capturés sur 6 leurres différents…! Pas facile alors de construire le patron de pêche qui nous aurait permis de capturer encore plus de gros dorés trophées… Si c’était trop facile, nous n’aurions pas de plaisir!
Le lendemain, notre dernière 1/2 journée sur l’eau s’est avérée… plutôt moche. Les vents nord-est (15 km/h) rendaient l’expérience sur l’eau moins… exaltante, disons cela comme ça! Comme les dorés nous boudaient, nous ne nous sommes pas éternisés… à l’an prochain!!
Beau site, belle météo pour le temps de l’année, très agréable compagnie (sauf Guy!… bien non c’est une blague!), trois pêcheurs sur quatre qui battent leur record personnel pour leurs plus gros dorés, bref… on se doit de refaire ça dans le futur. En fait, tout amateur de pêche au doré devrait avoir la chance de goûter à la Baie de Quinte au moins une fois. Si l’aventure vous tente, n’hésitez pas à contacter les guides de pêche professionnels Yvan Rousseau ou Michel Paquet.
En terminant, un gros gros merci à vous trois pour cette invitation. J’ai beaucoup apprécié ma troisième visite à la Baie de Quinte du lac Ontario.
Daniel Robitaille
Guide de pêche et pêcheur professionnel
Ambassadeur Groupe Thomas Marine
www.danielrobitaille.com